La réincarnation des voitures. Dans certains cas, il vaut mieux ne pas y songer, mais dans d’autres c’est une bonne chose. La Chevrolet Camaro fait parties des voitures qui ont fait peau neuve, mais Chevrolet aurait-il dû s’abstenir ou la Camaro est-elle la bienvenue ?
C’est en 1967 que la Camaro vit pour la première fois la lumière du jour, elle qui était voulue comme la concurrente de la Ford Mustang tout en partageant des éléments de la Pontiac Firebird. La Camaro fut produite jusqu’en 2002, bien évidemment grâce à des liftings successifs, mais après suivirent sept années de silence avant que Chevrolet ne sorte une nouvelle Camaro. Était-ce un beau coup, ou aurait-il fallu que Chevrolet laisse cette idée dans un tiroir ?
Pour être franc, la Camaro n’est pas une voiture avec laquelle on peut foncer joyeusement. Nous avons ressenti la lenteur du bloc, tout comme le fonctionnement de la boîte automatique. Les réactions rapides manquaient à l’appel quand on appuyait sur le champignon et il n’était pas question de feu d’artifice. C’était bien la première fois que nous ne nous amusions au volant d'une voiture de plus de 400 CV. C’est regrettable, car la Camaro est une voiture avec une agréable silhouette. Le nez imposant et le joli derrière sont typiquement américains, mais ce ne sont en tout cas pas des lignes que nous risquons de retrouver sur des voitures européennes.
Afin de fêter le centenaire de la marque Chevrolet et le 45e anniversaire de la Camaro, Chevrolet a sorti la Camaro 45th Anniversary Special Edition, une édition limitée disponible en coupé et cabriolet. Cette 45th Anniversary n’est malheureusement plus disponible, mais nous avons pu la tester.
Ce sont surtout les bandes rouges et grises uniques du capot qui distinguent la 45th Anniversary, bien qu’elle soit également reconnaissable aux badges derrière les garde-boues et les décorations couleur argent sombre autour des phares antibrouillard, ainsi que les jantes 20 pouces argentées. L’intérieur fait aussi référence à l’anniversaire grâce au logo 45th Anniversary sur les sièges en cuir, le volant et la plaque de seuil de porte. Les sièges, le volant et le pommeau du levier de vitesse comportent des coutures blanches et bleues. Quant au moteur, il est le même que dans la Camaro SS ordinaire. Le V8 à l’avant développe toujours 405 CV et le couple s’élève à 556 Nm. Si l’on combine ces chiffres au poids, on devine aisément la raison de la lenteur de la Camaro. Le poids est tout simplement excessif par rapport à la puissance. Avec ses 1795 kilos et ses 405 CV, elle sprintera pour atteindre les 100 km/h en seulement 5,4 secondes. La vitesse maximale est fixée à 250 km/h.
Notre intention n’est bien sûr pas d’affirmer que la Camaro est une mauvaise voiture ; c’est juste que certaines choses auraient pu être mieux fignolées. Outre le manque de puissance, l’intérieur n’est pas vraiment la crème de la crème et est tout simplement réalisé à l’américaine. Le plastique est présent en abondance et cela est vraiment dommage pour une voiture coûtant un peu moins de 100.000 euros. Mais peut-être serez-vous attiré par son charme de voiture américaine. Pour notre part, nous ne sommes pas parvenus à nous y habituer. On peut dire la même chose de la carrosserie, complètement en plastique et flexible à souhait. Une telle chose est impensable sur une BMW M3 ou une Lexus IS-F.
Cependant, un point positif est le bruit produit par le V8. Une fois que celui-ci tourne à plein régime, tous les défauts de la voiture s’évanouissent et l’amour du bruit reprend le dessus… jusqu’au moment où l’on se retrouve sur l’autoroute et que le moteur ne tourne plus que sur quatre cylindres pour des raisons d’économies de carburant. Encore un élément inopportun. Il est vrai que c’est une manière de diminuer les taxes, mais cela ne convient pas à une voiture de ce segment. Alors qu’un système start/stop serait acceptable, éteindre des cylindres d’un V8 américain est une aberration. Oui, nous détestons cela.
Cependant, comme mentionné plus haut, une fois sur les plus belles routes du pays, le ronronnement du V8 à l’avant efface beaucoup de défauts, car la Camaro est très maniable. Les virages peuvent être abordés sans crainte, mais il faudra tenir compte de la masse lors des freinages.
En somme, la Camaro n’est pas une voiture que nous achèterions sur un coup de tête. La passion n’était pas au rendez-vous, mais la Camaro fera battre le cœur de beaucoup d’amateurs de voitures américaines, que ce soit juste grâce à l’agréable mélodie de son V8 ou par sa silhouette imposante. Peut-être que la passion sera au rendez-vous la prochaine fois, par exemple grâce au cabriolet.